[Le Monde] Fast Fashion: L’ère de l’impunité des grands groupes semble révolue

Dix ans après le drame du Rana Plaza, il ne faut pas que le devoir de vigilance se transforme en opportunité manquée, alerte, dans une tribune au « Monde », l’entrepreneur Leonardo Bonanni, qui explique qu’il est désormais possible de suivre le cycle de vie des produits, de l’exploitation des matières premières jusqu’au produit fini.

Le 24 avril 2013, au Bangladesh, l’effondrement du Rana Plaza fait plus d’un millier de morts. Parce que l’événement touche à la « fast fashion [mode jetable, vêtements de faible qualité pour une courte durée], le drame apparaît comme le symptôme d’une société de consommation irresponsable, encouragée par les pays occidentaux. Les étiquettes trouvées dans les décombres de l’immeuble, qui abritait de nombreux ateliers de confection, ont mis en lumière le rôle de grandes marques qui nous sont familières.

Nous voilà implicitement, en tant que citoyens, accusés de ne pas regarder les conséquences de notre soif de produits bon marché. Et de sciemment fermer les yeux sur nos chaînes d’approvisionnement, avec leur lot de conditions de travail misérables et leurs nouvelles formes d’esclavage.

Comment l’Europe et les Etats-Unis peuvent-ils cautionner des pratiques officiellement interdites sur leur territoire ? Si la question, économique et morale, n’est pas nouvelle et trouve écho dans l’histoire de l’abolitionnisme et des luttes ouvrières, les travaux engagés depuis les années 1970 au sein de l’Organisation des Nations unies ou de l’Organisation de coopération et de développement économiques, qui visent à encadrer l’activité des multinationales, restent sans effets contraignants.

En France, après une initiative de la députée écologiste Danielle Auroi en 2013, un projet de loi est déposé en 2015 par les députés Dominique Potier (PS) et Philippe Noguès (ex-PS) afin d’instaurer une obligation de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre à l’égard de leurs filiales, sous-traitants et fournisseurs.

Des normes et des critères

Il s’agit d’empêcher le surgissement de drames en France et à l’étranger, et d’obtenir des réparations pour les victimes en cas de dommages portant atteinte aux droits humains et à l’environnement. Après de nombreux rebondissements et obstructions, le texte a été validé par le Conseil constitutionnel en 2017. C’est une première mondiale dont la France peut se féliciter, et qui a sans nul doute alimenté une dynamique législative européenne positive, qui encourage une économie plus durable – taxonomie verte, directive européenne sur la communication des données de durabilité (Corporate Sustainability Reporting Directive)…

Read the full article by Fondateur et directeur général de Sourcemap Leonardo Bonanni here.

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